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mardi 10 décembre 2013

Sébastien Gonzalez, txapela et taloa


Décembre 2009, fronton Atano III de San Sebastian, finale du quatre et demi, Sébastien Gonzalez est mené 10 à 2 avant de conclure le match 22 à 16, et devenir ainsi le premier pelotari du pays basque nord à remporter un titre individuel chez les professionnels du mur à gauche. Un exploit qui fera entrer l'enfant d'Ascain dans l'histoire du sport basque. 

Après un encourageant championnat du monde à Mexico en 1998, Sébastien devient professionnel à 21 ans dans une empresa espagnole, Aspe. Un parcours en deuxième série ponctué par un titre de champion d'Espagne tête à tête en 2000 avant de s'installer durablement en première série. Cet habitué du trinquet s'accommode plutôt bien du mur à gauche et  monte en puissance jusqu'à cette inoubliable victoire de 2009 où il atteint les sommets de la pelote internationale. Etonnamment non sélectionné pour le championnat de 2011, il est à nouveau présent l'année suivante avant d'être écarté dans des conditions étranges au terme du cinquième match. 

Verba volant, scripta manent *
Une situation que Sébastien en bon professionnel ne goûte que très modérément. Cette année, l'imbroglio se confirme et il est suspendu quatre mois par son employeur pour "raisons disciplinaires". Mauvaise compréhension, mauvaise foi ou autre ? Le fait est que le talentueux pelotari se sent bafoué et ne se sent coupable que d'une chose : avoir fait confiance à la parole de son employeur. Terriblement déçu et triste de la tournure que prend sa fin de carrière, il semble désabusé face au monde complexe et impitoyable de la pelote professionnelle « un sport collectif terriblement individuel. » 

Taloa, le pain basque
Derrière le pelotari coriace et gagneur, l'homme accuse le coup vis-à-vis de son entourage. Mais il se relève et se lance dans une nouvelle aventure : la fabrication de taloas. Il se renseigne auprès d'amis boulangers - Maider et Alain - pour élaborer une pâte capable de se conserver quelques jours. Deux ans de recherche et de travail plus tard, la recette finale - inspirée de sa grand-mère - est figée dans le marbre et l'activité démarre en avril 2013. 
A base de farine de maïs et de blé, de sel, d'eau et « d'un peu de magie », les talos de Sébastien peuvent se garder sept jours à l'air libre et un mois sous-vide. Ils se dégustent à la plancha, à la poêle, au toaster ou mieux « au feu de cheminée pour l'odeur du bois » garnis de ventrêche, txistorra, fromage de brebis, avec un œuf, voire sucré avec de la confiture. Comme il vous plaira. En attendant, les mains meurtries de Sébastien Gonzalez pétrissent avec délicatesse cette pâte qui est aussi l'histoire du pays basque.





* Les paroles s'envolent, les écrits restent sont les premiers mots sur le premier livre imprimé en 1455, la Bible de Gutenberg.

samedi 21 septembre 2013

Laurent Pardo, pour le plaisir et le jeu…

La démarche est ballante ; le regard, malicieusement pétillant et la parole coule comme la Nive à la fonte des neiges. La cinquantaine fougueuse, Laurent Pardo promène son élégante silhouette d'ancien joueur de rugby dans les rues de Bayonne, au Trinquet du Golf à Biarritz ou sur les plages d'Hendaye à la rencontre d'amis pour échanger et débattre passionnément de sport et de cuisine ou simplement pour un instant de méditation personnelle. Insaisissable mais pas fuyant, l'ancien ailier de l'Aviron Bayonnais est difficile à suivre, mais facile à aborder. Et parce que Laurent aime le jeu par-dessus tout, jouons sur les mots pour essayer de le découvrir et de le cerner.


Paradoxal. Depuis plusieurs années Laurent s'est lancé dans la fabrication de fauteuils de style Voltaire habillés de maillots de rugby. Une idée plutôt curieuse pour un homme qui ne tient pas en place et ne s'assied que très rarement. Mais grâce à cette trouvaille, l'ailier au quatorze sélections en équipe de France s'invite dans les salons des plus grands amateurs de rugby. Il a d'ailleurs décoré un de ses fauteuils avec un maillot de l'équipe d'Écosse échangé lors de sa première sélection pendant le Tournoi des V Nations - à l'époque - en janvier 1981.


Artiste. En plus des fauteuils, Laurent a aussi créé le "Palapluie", un manche de pala fixé sur un parapluie. Encore une idée singulière sortie de l'imagination de cet homme toujours à la recherche de créations pas forcément utiles, mais toujours subtiles. Ses longues marches sur la plage d'Hendaye lui ont inspiré la fabrication de petits objets à partir de galets ou de morceaux de bois ramassés sur le sable. « Et dire que les gens achètent des objets souvenirs fabriqués très loin d'ici, alors qu'il suffit de se baisser et d'un peu d'imagination pour trouver de l'authentique. » Depuis peu, il prend son chevalet, s'installe sur la corniche entre Hendaye et Socoa et peint la roche, les vagues et leurs mille gouttes de lumière qui viennent y exploser.

« Il suffit de se baisser et d'un peu d'imagination pour trouver de l'authentique. »


Rugby. Sûrement le mot qui l'a fait devenir ce qu'il est aujourd'hui. Son grand-père, était à la fois champion de France de pelote et international de rugby. Sa première cape obtenue en 1924 est soigneusement encadrée avec celle de Laurent, ainsi que l'un de ces maillots et celui de l'équipe d'Irlande. Des souvenirs d'un ascendant dont il partage le prénom et qui a, lui aussi, fait les beaux jours de l'Aviron Bayonnais et d'Hendaye. Histoire de famille, pas seulement. Le rugby c'est aussi une histoire de copains. Ceux avec qui on partage plus que des moments d'amitié. Ceux pour qui on ferait des kilomètres juste pour discuter un peu. Ceux qui donnent sans compter et qui prêtent sans intérêt. Le rugby est au centre de son monde. Un monde de jeu, de plaisir, de souvenirs avec les anciens camarades de terrain et de partage avec les plus jeunes.


Dons. Le premier, il l'a reçu de son grand-père. Ce sens de l'attaque et du jeu de "trois-quart aile" vif. Toujours en mouvement, suffisamment malin pour éviter l'adversaire et filer le long de la touche faisant se lever la tribune d'admiration. Un style de jeu qu'il lui permit d'inscrire deux essais - dont un décisif contre l'Angleterre - lors du Grand Chelem en 1981 aux côtés des Blanco, Codorniou, Berbizier, Rives, Dubroca ou encore Paparemborde. L'autre don, c'est celui qu'il fait aux joueurs qu'il a l'occasion d'accompagner lors des matchs des Barbarians français. Membre à part entière de ce club atypique qui prône l'attaque totale, Laurent transmet avec enthousiasme son goût du jeu et prodigue de précieux conseils. 


Original, enfin. On l'aura compris, Laurent Pardo est un homme singulier, unique. Il ne ressemble qu'à lui-même et c'est pour cela qu'il est apprécié. Il vit avec passion. Sa curiosité lui fait découvrir tous les jours de nouvelles envies. Jamais à court d'idée, il est sans cesse en mouvement et partage volontiers ses envies et ses craintes. Un personnage original au sens propre et noble du terme. 
Des jambes insatiables, un cœur de frère et une tête "entre glaise et nuages…"


Quatre invités pour un repas idéal : « Jennifer Lopez, Laure Manaudou, Christophe Colomb (David Bowie en réserve) et un de mes amis du rugby (quelle que soit la marque…). Je me sens bien, c'est bon de partager encore. Pour les présentations un gin-tonic avec des glaçons en pagaille. Pour le dîner, salade de tomates (du jardin de mon voisin Pampi), assortiment de viandes à la rôtissoire, purée de patates Irastorza (bas-quartier Hendaye), salade, poire Belle-Hélène, vin Malbec argentin, café Negro arabica… Et Banzaï ! »



Questions… Réponses
La première pensée au réveil : Ca recommence… Super !
Une devise : Illico presto.
Le pire défaut chez un homme : L'intolérance.
Un film : Le Discours d'un Roi.
Un livre : Les Poèmes de Victor Hugo.
Une chanson : Superstition de Stevie Wonder.
Une peinture : Les Nymphéas de Monet.
Un restaurant : Chez Pantxoa à Socoa.
Un bar : Le Real Union à Irùn. 
Un plat : La morue.
Un vin : J'aime un verre de vin en fin de matinée, de temps en temps, pour accompagner un pintxo. J'apprécie ce moment, je le savoure…
Un stade : Tous les stades de rugby… Vides ! 
Un lieu de sport : Un trinquet.
Le pire souvenir de sport : Je cherche mes crampons dans le vestiaire… Mes copains vont sur le terrain pour jouer… Je me réveille !
Le meilleur souvenir de sport : A 15 ans j'ai gagné une course de kayak sur le lac de Soustons… Un déclic.

vendredi 13 septembre 2013

Tribunes #3 est là !

Au sommaire de ce nouveau numéro de Tribunes :

- Les Genêts d'Anglet
- Le portrait d'Eric Irastorza, champion de Cesta Punta.
- Sébastien Gonzalez, champion de Pelote et fabricant de taloa
- La leçon de golf de Bruno-Téva Lecuona
- La Coupe Miramar de Polo
- Le Conseil Santé de Renaud Bonnet