samedi 21 septembre 2013

Laurent Pardo, pour le plaisir et le jeu…

La démarche est ballante ; le regard, malicieusement pétillant et la parole coule comme la Nive à la fonte des neiges. La cinquantaine fougueuse, Laurent Pardo promène son élégante silhouette d'ancien joueur de rugby dans les rues de Bayonne, au Trinquet du Golf à Biarritz ou sur les plages d'Hendaye à la rencontre d'amis pour échanger et débattre passionnément de sport et de cuisine ou simplement pour un instant de méditation personnelle. Insaisissable mais pas fuyant, l'ancien ailier de l'Aviron Bayonnais est difficile à suivre, mais facile à aborder. Et parce que Laurent aime le jeu par-dessus tout, jouons sur les mots pour essayer de le découvrir et de le cerner.


Paradoxal. Depuis plusieurs années Laurent s'est lancé dans la fabrication de fauteuils de style Voltaire habillés de maillots de rugby. Une idée plutôt curieuse pour un homme qui ne tient pas en place et ne s'assied que très rarement. Mais grâce à cette trouvaille, l'ailier au quatorze sélections en équipe de France s'invite dans les salons des plus grands amateurs de rugby. Il a d'ailleurs décoré un de ses fauteuils avec un maillot de l'équipe d'Écosse échangé lors de sa première sélection pendant le Tournoi des V Nations - à l'époque - en janvier 1981.


Artiste. En plus des fauteuils, Laurent a aussi créé le "Palapluie", un manche de pala fixé sur un parapluie. Encore une idée singulière sortie de l'imagination de cet homme toujours à la recherche de créations pas forcément utiles, mais toujours subtiles. Ses longues marches sur la plage d'Hendaye lui ont inspiré la fabrication de petits objets à partir de galets ou de morceaux de bois ramassés sur le sable. « Et dire que les gens achètent des objets souvenirs fabriqués très loin d'ici, alors qu'il suffit de se baisser et d'un peu d'imagination pour trouver de l'authentique. » Depuis peu, il prend son chevalet, s'installe sur la corniche entre Hendaye et Socoa et peint la roche, les vagues et leurs mille gouttes de lumière qui viennent y exploser.

« Il suffit de se baisser et d'un peu d'imagination pour trouver de l'authentique. »


Rugby. Sûrement le mot qui l'a fait devenir ce qu'il est aujourd'hui. Son grand-père, était à la fois champion de France de pelote et international de rugby. Sa première cape obtenue en 1924 est soigneusement encadrée avec celle de Laurent, ainsi que l'un de ces maillots et celui de l'équipe d'Irlande. Des souvenirs d'un ascendant dont il partage le prénom et qui a, lui aussi, fait les beaux jours de l'Aviron Bayonnais et d'Hendaye. Histoire de famille, pas seulement. Le rugby c'est aussi une histoire de copains. Ceux avec qui on partage plus que des moments d'amitié. Ceux pour qui on ferait des kilomètres juste pour discuter un peu. Ceux qui donnent sans compter et qui prêtent sans intérêt. Le rugby est au centre de son monde. Un monde de jeu, de plaisir, de souvenirs avec les anciens camarades de terrain et de partage avec les plus jeunes.


Dons. Le premier, il l'a reçu de son grand-père. Ce sens de l'attaque et du jeu de "trois-quart aile" vif. Toujours en mouvement, suffisamment malin pour éviter l'adversaire et filer le long de la touche faisant se lever la tribune d'admiration. Un style de jeu qu'il lui permit d'inscrire deux essais - dont un décisif contre l'Angleterre - lors du Grand Chelem en 1981 aux côtés des Blanco, Codorniou, Berbizier, Rives, Dubroca ou encore Paparemborde. L'autre don, c'est celui qu'il fait aux joueurs qu'il a l'occasion d'accompagner lors des matchs des Barbarians français. Membre à part entière de ce club atypique qui prône l'attaque totale, Laurent transmet avec enthousiasme son goût du jeu et prodigue de précieux conseils. 


Original, enfin. On l'aura compris, Laurent Pardo est un homme singulier, unique. Il ne ressemble qu'à lui-même et c'est pour cela qu'il est apprécié. Il vit avec passion. Sa curiosité lui fait découvrir tous les jours de nouvelles envies. Jamais à court d'idée, il est sans cesse en mouvement et partage volontiers ses envies et ses craintes. Un personnage original au sens propre et noble du terme. 
Des jambes insatiables, un cœur de frère et une tête "entre glaise et nuages…"


Quatre invités pour un repas idéal : « Jennifer Lopez, Laure Manaudou, Christophe Colomb (David Bowie en réserve) et un de mes amis du rugby (quelle que soit la marque…). Je me sens bien, c'est bon de partager encore. Pour les présentations un gin-tonic avec des glaçons en pagaille. Pour le dîner, salade de tomates (du jardin de mon voisin Pampi), assortiment de viandes à la rôtissoire, purée de patates Irastorza (bas-quartier Hendaye), salade, poire Belle-Hélène, vin Malbec argentin, café Negro arabica… Et Banzaï ! »



Questions… Réponses
La première pensée au réveil : Ca recommence… Super !
Une devise : Illico presto.
Le pire défaut chez un homme : L'intolérance.
Un film : Le Discours d'un Roi.
Un livre : Les Poèmes de Victor Hugo.
Une chanson : Superstition de Stevie Wonder.
Une peinture : Les Nymphéas de Monet.
Un restaurant : Chez Pantxoa à Socoa.
Un bar : Le Real Union à Irùn. 
Un plat : La morue.
Un vin : J'aime un verre de vin en fin de matinée, de temps en temps, pour accompagner un pintxo. J'apprécie ce moment, je le savoure…
Un stade : Tous les stades de rugby… Vides ! 
Un lieu de sport : Un trinquet.
Le pire souvenir de sport : Je cherche mes crampons dans le vestiaire… Mes copains vont sur le terrain pour jouer… Je me réveille !
Le meilleur souvenir de sport : A 15 ans j'ai gagné une course de kayak sur le lac de Soustons… Un déclic.

vendredi 13 septembre 2013

Tribunes #3 est là !

Au sommaire de ce nouveau numéro de Tribunes :

- Les Genêts d'Anglet
- Le portrait d'Eric Irastorza, champion de Cesta Punta.
- Sébastien Gonzalez, champion de Pelote et fabricant de taloa
- La leçon de golf de Bruno-Téva Lecuona
- La Coupe Miramar de Polo
- Le Conseil Santé de Renaud Bonnet

mardi 10 septembre 2013

Le Conseil Santé de Renaud Bonnet

Du froid ou du chaud ? 

Vous rentrez en courant sous une pluie battante du marché, chargé de provisions et au moment de passer la porte d'entrée, le contact de votre semelle humide avec le carrelage fait qu'en moins d'une seconde vous vous retrouvez les quatre fers en l'air ! 
Quelques minutes plus tard après avoir retrouvé vos esprits et rangé vos produits dans le réfrigérateur, vous sentez une douleur dans votre bras et vous apercevez qu'un bel hématome est apparu. Dirigez-vous immédiatement vers le congélateur afin d'y récupérer de la glace ou une poche de petits-pois que vous aurez pris soin d'entourer d'un linge humide avant de l'appliquer sur le traumatisme, ainsi vous éviterez les brûlures. 
Le froid va permettre de réduire la douleur, l'œdème et l'hémorragie. Si l'hématome est sur une zone superficielle (poignet, coude, crâne...), 15 minutes d'application suffisent alors que 30 minutes sont recommandées pour une zone plus profonde (cuisse, mollet, biceps...). Il n'est pas utile et même fortement déconseillé de mettre du froid plus de 72 heures après le traumatisme, le froid empêchera une bonne cicatrisation.
Le lendemain, vous avez l'impression d'être passé sous un bus. Vous avez la nuque raide et c'est à ce moment là que le chaud devient intéressant car il va permettre le relâchement des muscles. Plus économique et plus efficace qu'un quart d'heure de sèche-cheveux sur la nuque, attrapez une vieille chaussette en coton dans votre placard et remplissez la de riz cru. Fermez et faites la chauffer à pleine puissance une minute et demi au four à micro-ondes. Mettez la autour de votre cou pendant
20 minutes en vérifiant avant que la chaussette ne soit pas trop chaude.

Indications pour la chaleur : Augmente la circulation sanguine au niveau du site d’application. Détend les muscles. Réduit la douleur. Augmente l’élasticité des tissus.

Indications pour le froid : Diminue la circulation sanguine au niveau du site d’application. Réduit la douleur. Provoque temporairement une raideur.

Contre-indications pour la chaleur : Diabète avec problèmes circulatoires. Blessure ouverte. Hypertension sévère. Syndrome de Raynaud. Anémie. Problème circulatoire sévère. Tumeur maligne.

Contre-indications pour le froid : Phase inflammatoire. Plaie ouverte. Hémorragie. Eczéma. Allergie à la chaleur. Problème circulatoire sévère. Tumeur maligne.


Renaud Bonnet - Ostéopathe
1, avenue Mohernando - 64200 Biarritz
Tél. 05 59 22 16 03

mercredi 28 août 2013

Du saule vient le polo

© Photodine 64 Photography
« L'homme est une balle lancée dans le champ de l'existence. Conduite ça et là par le maillet de la destinée. Que manie la main de la providence. » 
C'est en ces termes qu'un poète persan du Xe siècle définissait le polo, ou plus exactement le chaugan ("maillet" dans la langue des peuples d'Asie Mineure). 


Le polo dans l'histoire
Ce sport, apparu il y a 2 500 ans dans les steppes d'Asie Centrale, fut très apprécié et pratiqué par les souverains, notamment Darius 1er, roi de Perse, mais aussi Alexandre le Grand et Gengis Khan bien plus tard. Le chaugan, était considéré comme un entraînement des troupes d'élite du roi. Les équipes, composées d'une centaine de soldats, s'affrontaient avant de partir à la guerre. On pouvait ainsi juger de l'habileté du joueur et de ses compétences de cavalier. Plus qu'un jeu ou un sport, le chaugan était alors un art. Au Tibet, le saule - bois dont est faite la balle - se dit pulu. Le chaugan devient alors le polo et voyage jusqu'en Chine et au Japon. C'est ensuite en Grèce et en Egypte qu'il est ardemment pratiqué et enfin en Inde sous l'influence des empereurs moghols, dont Akbar le Grand. Il considérait d'ailleurs le polo comme un moyen de juger de la valeur et de la personnalité d'un homme au travers de sa capacité à décider, son aptitude à aller vite et son ardeur au combat. C'est au milieu du XIXe siècle, à la frontière entre la Birmanie et l'Inde, que des soldats britanniques découvrent le polo. En 1863 est créé le plus ancien club encore en activité, le Calcutta Polo Club. Très rapidement, les anglais rapportent ce sport sur leur île, et l'exportent même sur le continent américain. D'abord pratiqué à Manhattan et à Rhode Island, il poursuit sa route vers le sud et envahit les plaines d'Argentine, où il connaîtra un fabuleux essor. En France, il apparaît sur les côtes dieppoises en 1880 au cours d'un match entre une formation britannique et une équipe française emmené par le duc de Guiche.

© Larent Desmas
L'arrivée du polo au pays basque
Il faudra attendre quarante ans pour que le premier club du pays basque voit le jour dans le quartier Beyris en 1920 sous l'impulsion du marquis de Jaucourt. Le premier tournoi est organisé au début des années 50 sur le terrain de la Cité des Fleurs, inauguré pour l'occasion par le duc et la duchesse de Windsor. C'est l'âge d'or du polo à Biarritz et de nombreuses compétitions se jouent dont la Coupe du Miramar. Mais entre 1977 et 2007, le polo disparaît totalement des terrains de jeux. C'est grâce à la persévérance d'une poignée de passionnés - Véronica et Laurent Desmas, Valérie et Alain Rolland et Sébastien Leguy - que le Polo Club de Biarritz Pays-Basque retrouve des forces et peut à nouveau organiser tous les ans la Coupe Miramar sur le terrain principal de Bénesse-Maremne. Un autre site d'entraînement se trouve aux écuries de La Pampa à Arcangues. 

« Capacité à décider, aptitude à aller vite et ardeur au combat », trois valeurs faites d’intelligence du jeu, d’entrainement et de volonté… un beau sport à découvrir sur le terrain.


© Laurent Desmas
Les règles du jeu
Sur un terrain long de 275 mètres et d'une largeur de 145 mètres, deux équipes de quatre joueurs s'affrontent pour envoyer une balle dans le but adverse matérialisé par deux poteaux distants de 7,3 mètres. Chaque cavalier est équipé d'un maillet de 130 cm environ, d'un casque et de genouillères. Le cheval est lui aussi protégé au niveau des jambes. Le match se déroule en périodes de 7 minutes 30, avec des pauses pour changer de cheval. Une faute est sifflée quand un cavalier coupe la ligne entre le dernier joueur à avoir frapper la balle et la balle en mouvement. Il est aussi interdit de zigzaguer devant un adversaire ou de l'aborder par le côté. Les seules possibilités pour gêner un joueur est de le pousser épaule contre épaule pendant la course ou d'accrocher son maillet pour l'empêcher de frapper la balle.
Suivre un match de polo, c'est apprécier la dextérité des cavaliers, la beauté et la puissance de leurs montures, sentir et entendre le souffle des chevaux dans l'effort et profiter d'un spectacle à la fois sportif et artistique.

mardi 6 août 2013

Le golf dans son jardin

Participer à la Biarritz Cup est pour tout golfeur amateur une grande fierté. Cette compétition, née en 1898 au golf du Phare de Biarritz se joue sur quatre jours, comme les tournois professionnels. Quatre jours durant lesquels les meilleurs amateurs français et internationaux s'affrontent sur un des plus beaux parcours de France. A proximité de l'océan et parfaitement intégré dans la ville, les 18 trous du golf de Biarritz-Le Phare ont la réputation d'être "piégeux" et compliqués. « Pas besoin d'être très long sur ce parcours, mais si vous n'êtes pas droit vous pouvez passer un mauvais moment et rendre une carte bien au-dessus de votre niveau » prévient Patrice Bernard, l'intendant du parcours. Arrivé en 1983 cet homme généreux en parole est chargé d'orner ce "terrain de sport" afin qu'il ressemble à un agréable jardin, mais sur lequel des joueurs de tout niveau peuvent perdre leur golf et leurs nerfs.

« Je ne cherche pas à rendre le parcours trop difficile mais en jouant sur la densité des roughs et la fermeté des greens, on peut lui permettre de se défendre face aux assauts des meilleurs amateurs d'Europe. » Il suffit de lire le palmarès de la compétition pour retrouver de très grands noms vainqueurs de la Biarritz Cup : José-Maria Olazabal en 1983, Gonzalo Fernandez-Castaño en 2001, Mickaël Lorenzo-Vera en 2003 et Alvaro Quiros en 2004, voire d’autres illustres grands champions qui n’ont jamais pu inscrire leur nom sur la vieille coupe en argent : Sergio Garcia ou Grégory Havret entre autres…


« Le principal challenge pour nous est de maintenir le parcours en très bon état durant les dix jours où plus de cinq cents concurrents vont arpenter les greens et les fairways. » précise Patrice, président d'honneur de l'Association Française des personnels d'Entretien des Terrains de Golf. Un entretien quotidien et soigné afin que le gazon résiste aux intempéries et que ce parcours demeure le remarquable jardin d'une plaisante promenade.
« On peut apprécier de très beaux arbres sur le parcours : le cyprès de Lambert à droite du fairway du 10 ou ces vieux tamaris qui sont pour moi l'emblême de la ville de Biarritz. » Une parole d'amoureux de la nature qui, malgré un rythme de travail effréné avec son équipe, prend le temps de contempler ces arbres et d'en louer la beauté.