mercredi 28 août 2013

Du saule vient le polo

© Photodine 64 Photography
« L'homme est une balle lancée dans le champ de l'existence. Conduite ça et là par le maillet de la destinée. Que manie la main de la providence. » 
C'est en ces termes qu'un poète persan du Xe siècle définissait le polo, ou plus exactement le chaugan ("maillet" dans la langue des peuples d'Asie Mineure). 


Le polo dans l'histoire
Ce sport, apparu il y a 2 500 ans dans les steppes d'Asie Centrale, fut très apprécié et pratiqué par les souverains, notamment Darius 1er, roi de Perse, mais aussi Alexandre le Grand et Gengis Khan bien plus tard. Le chaugan, était considéré comme un entraînement des troupes d'élite du roi. Les équipes, composées d'une centaine de soldats, s'affrontaient avant de partir à la guerre. On pouvait ainsi juger de l'habileté du joueur et de ses compétences de cavalier. Plus qu'un jeu ou un sport, le chaugan était alors un art. Au Tibet, le saule - bois dont est faite la balle - se dit pulu. Le chaugan devient alors le polo et voyage jusqu'en Chine et au Japon. C'est ensuite en Grèce et en Egypte qu'il est ardemment pratiqué et enfin en Inde sous l'influence des empereurs moghols, dont Akbar le Grand. Il considérait d'ailleurs le polo comme un moyen de juger de la valeur et de la personnalité d'un homme au travers de sa capacité à décider, son aptitude à aller vite et son ardeur au combat. C'est au milieu du XIXe siècle, à la frontière entre la Birmanie et l'Inde, que des soldats britanniques découvrent le polo. En 1863 est créé le plus ancien club encore en activité, le Calcutta Polo Club. Très rapidement, les anglais rapportent ce sport sur leur île, et l'exportent même sur le continent américain. D'abord pratiqué à Manhattan et à Rhode Island, il poursuit sa route vers le sud et envahit les plaines d'Argentine, où il connaîtra un fabuleux essor. En France, il apparaît sur les côtes dieppoises en 1880 au cours d'un match entre une formation britannique et une équipe française emmené par le duc de Guiche.

© Larent Desmas
L'arrivée du polo au pays basque
Il faudra attendre quarante ans pour que le premier club du pays basque voit le jour dans le quartier Beyris en 1920 sous l'impulsion du marquis de Jaucourt. Le premier tournoi est organisé au début des années 50 sur le terrain de la Cité des Fleurs, inauguré pour l'occasion par le duc et la duchesse de Windsor. C'est l'âge d'or du polo à Biarritz et de nombreuses compétitions se jouent dont la Coupe du Miramar. Mais entre 1977 et 2007, le polo disparaît totalement des terrains de jeux. C'est grâce à la persévérance d'une poignée de passionnés - Véronica et Laurent Desmas, Valérie et Alain Rolland et Sébastien Leguy - que le Polo Club de Biarritz Pays-Basque retrouve des forces et peut à nouveau organiser tous les ans la Coupe Miramar sur le terrain principal de Bénesse-Maremne. Un autre site d'entraînement se trouve aux écuries de La Pampa à Arcangues. 

« Capacité à décider, aptitude à aller vite et ardeur au combat », trois valeurs faites d’intelligence du jeu, d’entrainement et de volonté… un beau sport à découvrir sur le terrain.


© Laurent Desmas
Les règles du jeu
Sur un terrain long de 275 mètres et d'une largeur de 145 mètres, deux équipes de quatre joueurs s'affrontent pour envoyer une balle dans le but adverse matérialisé par deux poteaux distants de 7,3 mètres. Chaque cavalier est équipé d'un maillet de 130 cm environ, d'un casque et de genouillères. Le cheval est lui aussi protégé au niveau des jambes. Le match se déroule en périodes de 7 minutes 30, avec des pauses pour changer de cheval. Une faute est sifflée quand un cavalier coupe la ligne entre le dernier joueur à avoir frapper la balle et la balle en mouvement. Il est aussi interdit de zigzaguer devant un adversaire ou de l'aborder par le côté. Les seules possibilités pour gêner un joueur est de le pousser épaule contre épaule pendant la course ou d'accrocher son maillet pour l'empêcher de frapper la balle.
Suivre un match de polo, c'est apprécier la dextérité des cavaliers, la beauté et la puissance de leurs montures, sentir et entendre le souffle des chevaux dans l'effort et profiter d'un spectacle à la fois sportif et artistique.

mardi 6 août 2013

Le golf dans son jardin

Participer à la Biarritz Cup est pour tout golfeur amateur une grande fierté. Cette compétition, née en 1898 au golf du Phare de Biarritz se joue sur quatre jours, comme les tournois professionnels. Quatre jours durant lesquels les meilleurs amateurs français et internationaux s'affrontent sur un des plus beaux parcours de France. A proximité de l'océan et parfaitement intégré dans la ville, les 18 trous du golf de Biarritz-Le Phare ont la réputation d'être "piégeux" et compliqués. « Pas besoin d'être très long sur ce parcours, mais si vous n'êtes pas droit vous pouvez passer un mauvais moment et rendre une carte bien au-dessus de votre niveau » prévient Patrice Bernard, l'intendant du parcours. Arrivé en 1983 cet homme généreux en parole est chargé d'orner ce "terrain de sport" afin qu'il ressemble à un agréable jardin, mais sur lequel des joueurs de tout niveau peuvent perdre leur golf et leurs nerfs.

« Je ne cherche pas à rendre le parcours trop difficile mais en jouant sur la densité des roughs et la fermeté des greens, on peut lui permettre de se défendre face aux assauts des meilleurs amateurs d'Europe. » Il suffit de lire le palmarès de la compétition pour retrouver de très grands noms vainqueurs de la Biarritz Cup : José-Maria Olazabal en 1983, Gonzalo Fernandez-Castaño en 2001, Mickaël Lorenzo-Vera en 2003 et Alvaro Quiros en 2004, voire d’autres illustres grands champions qui n’ont jamais pu inscrire leur nom sur la vieille coupe en argent : Sergio Garcia ou Grégory Havret entre autres…


« Le principal challenge pour nous est de maintenir le parcours en très bon état durant les dix jours où plus de cinq cents concurrents vont arpenter les greens et les fairways. » précise Patrice, président d'honneur de l'Association Française des personnels d'Entretien des Terrains de Golf. Un entretien quotidien et soigné afin que le gazon résiste aux intempéries et que ce parcours demeure le remarquable jardin d'une plaisante promenade.
« On peut apprécier de très beaux arbres sur le parcours : le cyprès de Lambert à droite du fairway du 10 ou ces vieux tamaris qui sont pour moi l'emblême de la ville de Biarritz. » Une parole d'amoureux de la nature qui, malgré un rythme de travail effréné avec son équipe, prend le temps de contempler ces arbres et d'en louer la beauté.